Le 24 avril 2025, ils étaient plus de 500 jeunes issus de 16 MFR de la région Centre-Val de Loire à se retrouver à Meung-sur-Loire pour une journée aussi intense qu’inspirante. Loin d’un simple événement sportif, cette rencontre régionale a permis à une génération de jeunes ruraux de se réapproprier leur bien-être, de réfléchir à leur rapport aux autres et à leur place dans le monde, par le prisme du sport. Dans un contexte mondial souvent marqué par les divisions, cette journée a semé des graines d’unité, d’ouverture et d’action collective.
Le sport comme terrain d’expression et de réflexion
Sur le terrain, 35 défis sportifs ont rythmé la journée : épreuves olympiques et paralympiques, sports collectifs, jeux d’adresse ou de coordination… Tous ont été pensés pour permettre aux jeunes de s’engager physiquement, mais aussi de faire l’expérience concrète de la solidarité, de l’inclusion et du dépassement de soi.
À côté de ces défis physiques, 5 ateliers citoyens ont permis de creuser des sujets fondamentaux tels que le genre, les addictions, la vision de soi, le vivre-ensemble ou encore la place du sport dans la construction de la paix. Animés par deux volontaires d’Europe Direct, ces temps de réflexion ont offert un espace rare d’échange libre, bienveillant, et parfois déroutant, où les jeunes ont pris la parole avec franchise, humour, parfois colère, souvent espoir.
Le résultat ? Une parole vive, foisonnante, authentique, qui ne cherche pas à plaire, mais à dire. Dire le doute (“le sport ne crée pas l’égalité”), dire l’intuition (“le sport apaise les tensions”), dire la vision (“le sport, c’est un moyen de se défouler sans violence”), et dire l’envie surtout : celle d’un monde plus juste.
Un engagement européen né sur un terrain de sport
Au-delà de la journée, cette mobilisation régionale a permis de nourrir une ambition bien plus large : celle de contribuer à la recommandation finale du plaidoyer européen de la jeunesse rurale pour un monde en paix. Parmi les neuf recommandations européennes, trois ont directement émergé de l’événement de Meung-sur-Loire. Trois convictions fortes, formulées par les jeunes eux-mêmes, comme des repères pour demain :
- Favoriser les activités sportives, créatives et de pleine nature comme leviers de bien-être physique et mental : Parce qu’on pense mieux quand on respire mieux. Parce que la santé mentale passe aussi par le mouvement.
- Utiliser le sport collectif comme outil de mixité, de médiation et de compréhension des règles sociales : Car jouer ensemble, c’est déjà apprendre à vivre ensemble. Et sur un terrain, les règles valent pour tous.
- Valoriser le sport comme langage universel au service de la paix et de l’inclusion internationale : Qu’importe la langue, la culture ou l’origine, le sport parle à tous. C’est un espace où l’on peut s’affronter sans se détruire.
Une invitée symbolique : Masomah Ali Zada
L’intervention de Masomah Ali Zada, cycliste afghane réfugiée en France, a marqué un temps fort de la journée. Membre de l’équipe olympique des réfugiés, elle incarne avec force le pouvoir émancipateur du sport. Son témoignage poignant a rappelé que le sport peut être un espace de liberté, d’existence et de résistance, surtout pour celles et ceux dont les droits sont niés. Face aux jeunes, elle a parlé sans détour des défis de l’exil, mais aussi de la force de la communauté sportive pour reconstruire sa vie.
De la parole à l’action : cap sur le Parlement européen
Cette journée s’est conclue par une remise des prix symbolique, récompensant les jeunes ayant particulièrement marqué l’événement par leur implication, leur esprit d’équipe ou la justesse de leurs réflexions. Leur récompense ? Une place au Festival national des jeunes ruraux au Parlement Européen. Une reconnaissance méritée et un symbole fort : la jeunesse rurale a sa place dans les décisions européennes, et elle le prouve.