Prix Liberté : la parole des jeunes ruraux pour défendre les libertés fondamentales

Le 23 mai 2025, le Parlement européen à Strasbourg a accueilli un événement peu ordinaire : “Ton Europe, ta voix pour la paix”, un festival porté par le réseau des Maisons Familiales Rurales (MFR), rassemblant des jeunes issus de territoires ruraux engagés dans une réflexion active sur la paix, la démocratie, l’inclusion… et la liberté. Parmi les temps forts de cette journée européenne, la présentation du Prix Liberté a offert un moment d’une grande force, à la croisée de l’engagement citoyen, de la sensibilisation aux droits humains et de l’appel à l’action.

Créé par la Région Normandie et porté par l’Institut international des droits de l’Homme et de la paix, le Prix Liberté récompense chaque année des personnes ou organisations s’illustrant dans la défense des libertés fondamentales. Ce prix a une particularité forte : il est entièrement construit avec et pour les jeunes. Un jury international de jeunes sélectionne chaque année trois nommés, avant un grand vote ouvert à l’ensemble de la jeunesse mondiale.

Lors de l’événement au Parlement européen, Paulina, membre du jury international 2025, est venue témoigner de cette expérience unique. Elle a partagé les coulisses de ce processus, soulignant l’exigence, la richesse des échanges et l’ouverture qu’il offre : “Être jury, c’est apprendre à écouter, à défendre ses idées, et à faire un choix collectif qui a du sens. On ressort grandi, et surtout, on n’a plus envie de rester spectateur.”

Trois figures inspirantes mises en lumière

Accompagnés par des volontaires en service civique d’Unis Cité, les jeunes présents ont ensuite découvert les trois nommés au Prix Liberté 2025 :

  • Gisèle Pélicot (France) – Figure emblématique de la lutte contre les violences sexuelles, Gisèle Pélicot a brisé le silence en révélant publiquement les viols en réunion qu’elle a subis sous emprise chimique, orchestrés à son insu par son mari entre 2011 et 2020. En 2024, elle choisit de renoncer à l’anonymat et au huis clos du procès pour faire évoluer les consciences et déplacer la honte des victimes vers les agresseurs. Son courage et sa démarche ont suscité une reconnaissance internationale, faisant d’elle une icône féministe et une porte-voix essentielle contre la banalisation du viol.
  • Melati Wijsen (Indonésie) – Co-fondatrice du mouvement Bye Bye Plastic Bags, engagée depuis l’adolescence contre la pollution plastique.
  • WAPA – War-Affected People’s Association (Belgique) – ONG soutenant la réinsertion des anciens enfants-soldats dans des contextes post-conflit.

Loin d’une simple présentation, cette séquence a été prolongée par des espaces de dialogue ouverts, où les jeunes ont pu s’exprimer sur ce que représente la liberté pour eux : ses formes, ses fragilités, ses combats. Dans un format participatif et bienveillant, chacun a pu évoquer ce qui l’inspire, l’indigne ou le pousse à agir, dans un échange à hauteur de jeune et résolument tourné vers l’avenir.

Les jeunes ont ensuite été invités à participer activement au vote, via l’outil officiel du Parlement européen, pour élire la personnalité de leur choix parmi les trois nommés au Prix Liberté 2025. Ce geste symbolique, mais porteur de sens, a permis d’expérimenter de façon concrète le pouvoir d’un vote, d’un choix collectif, d’un engagement personnel dans un cadre démocratique. Le vote a d’ailleurs pris une forme bien concrète : le trophée du Prix Liberté 2025, réalisé par les jeunes de la MFR de Cormaranche (Ain), sera transmis au lauréat par l’Institut international des droits de l’Homme et de la paix.

Une écoute institutionnelle attentive

Cette journée a aussi été marquée par la présence de Bertrand Deniaud, vice-président de la Région Normandie en charge de la jeunesse, de l’éducation et de la citoyenneté. Sa venue, lors de la restitution du plaidoyer de la jeunesse rurale, a permis un échange direct entre jeunes et décideurs sur leurs attentes, leurs préoccupations et leurs propositions concrètes pour construire un monde plus libre et plus solidaire. Un grand merci à lui pour sa disponibilité et son soutien à cette dynamique portée par et pour la jeunesse.

Parce que cette journée n’est pas une fin mais un point de départ, deux appels sont lancés à l’ensemble du réseau MFR et aux jeunes de 15 à 25 ans :

  1. Rejoindre le jury international du Prix Liberté 2026
    Chaque année, 24 jeunes venus de France et du monde entier composent le jury international du Prix. C’est l’occasion de vivre une expérience unique, d’échanger avec d’autres jeunes engagés, et de porter un choix collectif vers la scène mondiale.
  2. Participer à l’appel à projets “Liberté”
    Le Prix Liberté propose également un appel à projets éducatifs. Il s’adresse aux établissements, associations et structures jeunesse qui souhaitent développer des actions de sensibilisation ou de mobilisation autour des valeurs de liberté, de paix et des droits humains.
    Ateliers, expositions, vidéos, podcasts, débats, créations artistiques, projets de territoire… toutes les formes d’expression sont les bienvenues.

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