38 000 voix pour l’Europe : et si l’avenir se construisait aussi depuis les villages ?

La phase de consultation du 11ᵉ cycle du Dialogue européen pour la Jeunesse s’est achevée en juin 2025, sous présidence polonaise. Coordonnée par les Groupes nationaux de travail (NWG) dans chaque pays de l’UE, cette grande concertation a réuni 38 042 jeunes, dont une part importante en France — près de 38 % des contributions pondérées. L’objectif : recueillir la parole des jeunes autour du thème « Connecter l’UE avec les jeunes », pour renforcer le sentiment d’appartenance, la confiance démocratique et la participation.

Mais un constat persiste : moins d’un jeune sur quatre vient du milieu rural, confirmant une sous-représentation structurelle des jeunes des territoires.

Les discussions ont porté sur six grandes thématiques :

  • le sentiment d’appartenance à l’UE,
  • le partage des valeurs communes,
  • la confiance démocratique,
  • des politiques plus adaptées aux jeunes,
  • la place d’Erasmus+ et du Corps européen de solidarité dans la citoyenneté,
  • et la mise à jour des Objectifs européens pour la jeunesse.

Les résultats sont sans appel :

  • Seuls 45 % des jeunes déclarent faire confiance aux institutions européennes.
  • Plus de 60 % se sentent attachés à l’Europe, mais cet attachement chute dans les milieux les moins favorisés.
  • Les préoccupations majeures restent le logement, le coût de la vie, l’emploi et le climat — des sujets concrets qui conditionnent leur rapport à l’Union européenne.

Pour les jeunes des territoires ruraux, les conclusions du rapport sonnent comme un rappel à l’action. Les politiques de participation restent souvent concentrées dans les grandes villes, laissant à distance les jeunes vivant en zones rurales, éloignés des espaces de dialogue européens. Les consultations soulignent la nécessité de créer des formats adaptés : rencontres locales, cafés citoyens itinérants, programmes de mobilité de proximité, ou encore formations à la prise de parole pour celles et ceux qui n’ont pas accès aux grands réseaux associatifs.

Les jeunes ruraux ne manquent pas d’opinions, mais de canaux pour les exprimer. C’est tout l’enjeu du prochain cycle : faire du Dialogue européen un outil de cohésion territoriale, autant que démocratique.

Les recommandations formulées par les jeunes convergent :

  • plus de transparence et de retour sur les contributions citoyennes ;
  • des politiques co-construites avec les jeunes à toutes les étapes, et pas seulement en consultation ponctuelle ;
  • un renforcement de l’éducation civique européenne, formelle et non formelle ;
  • et une meilleure reconnaissance de la diversité des jeunesses, y compris rurales, minoritaires et précaires.

Les données du Forum européen de la Jeunesse confirment que les jeunes européens souhaitent une Europe plus lisible, plus juste et plus proche du terrain. Pour les jeunes ruraux, cette vision passe par un impératif clair : être vus, entendus et inclus dans les décisions qui façonnent l’avenir de leurs territoires. Parce que la démocratie européenne ne se joue pas seulement à Bruxelles — elle se construit aussi dans les villages, les lycées agricoles, les MFR, et dans chaque lieu où un jeune ose prendre la parole.

Source : Rapport de consultation 2025 – Forum européen de la jeunesse

Image by Daniil Kondrashin from Pixabay

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