Conférence européenne de la jeunesse danoise : 8 recommandations pour l’avenir d’Erasmus+

Du 21 au 23 septembre 2025, la ville de Copenhague a accueilli la deuxième Conférence européenne de la jeunesse du cycle 2025, organisée sous la présidence danoise du Conseil de l’Union européenne. Cet événement, qui réunissait les délégué·es jeunesse des 27 États membres, des pays candidats, des ONG internationales et du Forum européen de la jeunesse, avait un objectif précis : transformer les résultats de la consultation européenne en propositions politiques concrètes.

Cette rencontre représentait une étape charnière du Dialogue européen pour la jeunesse : après plus de 38 000 jeunes consultés à travers l’UE, il s’agissait désormais de faire remonter leurs propositions vers les décideurs européens. Répartis en huit groupes thématiques (éducation, sport, volontariat, inclusion, citoyenneté, participation, gouvernance, mobilité), les jeunes ont produit 24 propositions, dont 8 ont été retenues et regroupées dans un policy paper transmis au Conseil, à la Commission et au Parlement européen (commission CULT).

Thème central de cette conférence : l’avenir du programme Erasmus+ pour la période 2028–2034, en lien étroit avec le Corps européen de solidarité. Les jeunes délégués ont défendu une vision d’un Erasmus+ plus inclusif, plus accessible et plus ancré dans la vie citoyenne.
Parmi les recommandations phares :

  • Garantir un “chapitre jeunesse” doté d’un budget dédié de 15 %, afin de soutenir les organisations locales, bénévoles et démocratiques — y compris dans les pays candidatsEUYC Policy paper.
  • Verser les bourses Erasmus+ avant le départ en mobilité, pour réduire les inégalités économiques entre étudiants et jeunes travailleurs.
  • Créer une section “Erasmus+ Youth” distincte, avec sa propre identité, son budget et une communication claire, afin de mieux valoriser les projets de jeunesse, de volontariat et d’éducation non formelleEUYC Policy paper.
  • Simplifier les démarches administratives, notamment par des formulaires plus accessibles, un accompagnement humain et l’utilisation de langage clair.
  • Mettre en avant les compétences citoyennes, à travers des projets d’éducation non formelle, de dialogue interculturel et d’engagement démocratique.
  • Inclure la préparation, la résilience et la paix comme priorités transversales du programme Erasmus+

Les interventions plénières ont rappelé que, si Erasmus+ est un symbole fort de l’unité européenne, il ne doit pas devenir un programme réservé aux étudiants des grandes villes ou aux universités. Des voix comme celle d’Anneline Larsen, vice-présidente du Conseil de la jeunesse du Danemark, ont plaidé pour un Erasmus+ qui parle aussi aux jeunes des territoires ruraux, des quartiers populaires et des zones isolées. L’éducation non formelle, le volontariat et la coopération locale y sont apparus comme des leviers essentiels pour rapprocher l’Europe du quotidien.

“Les jeunes ne veulent pas seulement être consultés, ils veulent être entendus”, a résumé Rareș Voicu, président du Forum européen de la jeunesse, lors de la session de clôture. L’enjeu désormais est clair : que ces 8 recommandations trouvent leur place dans la prochaine génération du programme Erasmus+ et soient intégrées aux conclusions du Conseil Jeunesse de novembre 2025. Derrière les débats, un message commun : rendre l’Europe plus proche, plus juste et plus accessible à toutes ses jeunesses — y compris celles des villages, des territoires ruraux et de la périphérie.

Source : Policy Paper – EU Youth Conference, Copenhagen 2025

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