Les kilomètres pèsent lourd sur les épaules des jeunes ruraux

Les kilomètres pèsent lourd sur les épaules des jeunes habitant les campagnes françaises. La distance et la rareté des transports en commun entraînent des conséquences dans leur quotidien, mais aussi sur leur santé et leur scolarité.

Selon un sondage Ifop pour l’association Chemins d’avenirs et le think tank Institut Terram30 % des jeunes ruraux âgés ont dû renoncer à se rendre sur leur lieu d’étude à cause de difficultés de déplacement. 26 % ont renoncé à un rendez-vous médical.

Pourtant, près de la moitié d’entre eux (48 %) souhaitent continuer à vivre à la campagne, avec une volonté de rester d’autant plus forte que leur niveau de vie est élevé. Mais se déplacer apparaît comme un obstacle majeur pour ces habitants de communes « peu denses » et « très peu denses », soit 88 % des municipalités.

Les solutions de transport sont moins nombreuses à la campagne. 53 % des jeunes ruraux déclarent être mal desservis par le réseau de bus et 62 % par le train. Trois fois plus que leurs cousins des villes.

La dépendance à la voiture est importante dès l’âge d’obtention du permis de conduire. Les jeunes ruraux âgés de 18à 29 ans sont 69 % à dépendre de la voiture quotidiennement, contre 38 % des jeunes adultes urbains. « Cette dépendance provoque une fragilité, notamment pour les 7 jeunes ruraux sur 10 de plus de 25 ans (67 %) qui se disent en risque de perdre leur emploi si leur mode de transport actuel est compromis », soulignent les auteurs de l’étude.

En fin de journée, les ruraux ont perdu beaucoup plus de temps dans les transports : 2 h 37 par jour, en moyenne. C’est 42 minutes de plus que pour les jeunes urbains majeurs.

Un enjeu important dans le choix des études supérieures

L’enjeu de la mobilité prend un nouveau tournant quand il s’agit de choisir son orientation pour les études supérieures alors que 70 % des formations post-bac se situent dans les grandes métropoles. Les jeunes adultes doivent nécessairement s’adapter et faire face au coût de la vie plus élevé dans les grandes villes.

Ces contraintes sont sources de mal-être. L’enquête révèle que les jeunes ruraux sont plus affectés par des problèmes de santé mentale : 76 % disent avoir connu des périodes intenses de « stress, de nervosité ou d’anxiété », 49 % parlent d’épisodes de dépression, et 35 % affirment avoir déjà eu des pensées suicidaires.

Ces enjeux, repris lors d’une précédente campagne provox (cf. pages 13 & 18), ont été présentés aux institutions européennes.

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