Biennale internationale de l’éducation, formation et pratiques professionnelles

« Se construire avec et dans le monde : Part de soi, part d’autrui » était la thématique de la biennale internationale de l’éducation, de la formation et des pratiques professionnelles qui se déroulait à Paris en septembre 2023. Une thématique tout à fait à propos au regard du projet européen ApprEUannce et une opportunité pour présenter les premiers résultats de la recherche action menée depuis 2 ans.

C’est ainsi, qu’au milieu notamment des conférences plénières de JP.KAUFMANN, F.LAPLANTINE, … des dizaines d’ateliers de communication, des symposiums ou colloques professionnels, s’est tenu l’événement de dissémination du projet ApprEUannce.

Une opportunité pour les 7 partenaires européens de présenter les premières conclusions de l’étude comparative des dispositifs de formation et les retours de la contribution des apprenants. Les synthèses réalisées par A.CHAUVET de l’association KELVOA et S.FERAGU, directrice de recherches au CESI ont clos l’événement.

Au milieu de ces présentations, l’intervention de 2 élèves alternantes de la MFR d’Hadol (Vosges) a particulièrement retenu l’attention des participants. Reprenant ainsi les conditions favorables à l’apprentissage, elles ont pu insister sur les dimensions émotionnelle, cognitive, comportementale, sociale, contextuelle, temporelle et réflexive qui accompagnent positivement leur parcours de formation. Au-delà de la richesse du propos, ces interventions sont venues confirmer la pertinence de la démarche entreprise par le programme ApprEUnance de donner la parole aux apprenants.

Vers l’apprenant contributeur

En formation professionnelle, s’il est naturel de solliciter la voix des professionnels dans la rédaction des référentiels, des contenus de formation et des parcours, à quel moment interrogent- on les apprenants, premiers concernés par les dispositifs mis en place ? Comment se vivent les parcours de formation sensés répondre aux priorités du monde
socioprofessionnel ? Sont-ils opérants ? Quels sont les besoins, les attentes des apprenants ? Qu’est-ce qui pourraient permettre de faciliter les apprentissages ? Comment valoriser les apprentissages informels et non-formels ? … sont des exemples de questionnement qui mériteraient d’être investis.

A l’image de ce qui s’est fait dans le champ médiatique (BRUNS.A, 2009) ou initialement celui de la santé publique (DONABEDIAN.A, 1992), ce temps de coopération pourrait se positionner comme une première étape vers une logique « d’usager-contributeur ». Ainsi, pour l’ensemble des parcours de formation, comment imaginer un « consommateur » engagé (l’apprenant) qui participe au contenu qu’il « consomme » (le programme de formation) ? Dès lors, cette suggestion du programme « ApprEUnance » ne peut-elle pas ouvrir la voie aux institutions partenaires (et les autres ?) au (ré)investissement des marges de liberté offertes au sein des dispositifs de formation en plaçant l’apprenant au coeur des démarches d’ingénierie pédagogique ?

Construire des parcours de formation « avec » et pas seulement « pour » les apprenants ; une belle ambition pour tout ingénieur de formation.

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