Les représentants des 10 pays partenaires du programme PRALINE se sont retrouvés à La Rochelle en janvier pour échanger principalement sur la question du développement durable dans le cadre de la formation professionnelle.
Les 3 dimensions du développement durable :
Organisée par l’UNMFR, cette « activité d’apprentissage entre pairs » a permis de s’appuyer notamment sur l’expérience des MFR pour envisager la question du développement durable dans ses dimensions environnementale mais également sociale et économique.
En effet, ces centres de formations, situés dans les territoires ruraux :
- Proposent une offre de formation de proximité et variée (La difficulté de mobilité étant souvent un frein à l’engagement en formation pour certains publics jeunes ou adultes),
- Participent à l’animation sociale du territoire grâce à la gouvernance associative (représentée par les parents, les élus, les partenaires sociaux, …) et en étant des lieux ouverts sur l’extérieur (tiers-lieux, espaces de co-working, …),
- Contribuent au développement socioéconomique local par l’emploi de salariés (directeur, formateurs, animateurs, personnes d’entretien, restauration, …) mais aussi grâce aux dépenses de fonctionnement et d’investissement effectués auprès des entreprises du territoire (circuits courts, maintien du tissu économique, …),
- Le tout dans une démarche de sobriété environnementale (moins de déplacements, valorisation de l’économie locale, …).
Le développement durable inscrit dans une labellisation :
La présentation aux participants de la labellisation RSO entreprise par les MFR (seule réseau de formation en France à avoir entrepris cette démarche) a confirmé la volonté qualitative d’inscrire son action dans le cadre du développement durable.
A l’issue, cela a donné lieu à un travail de réflexion sur la qualité en formation dans les différents pays partenaires.
Une autre dimension du développement durable :
Mais une approche plus singulière du « développement durable » a été faite par la présentation du métier de formateur (appelé moniteur en MFR). Celle du « développement durable des compétences des apprenants ».
En effet, face aux enjeux du monde complexe qui se propose à chacun et dans ce contexte ou « l’incertitude est devenue la norme », le formateur (ou l’enseignant) ne peut plus être seulement un « passeur de savoir » mais il se doit plutôt d’accompagner le développement du « pouvoir d’agir » de chacun pour qu’il puisse « apprendre à apprendre tout au long de sa vie ».
Ainsi, cette posture d’accompagnement à 360° des publics en formation (jeunes ou adultes) se partage en plusieurs missions. Celles de :
- Médiateur entre la ressource (les savoirs disponibles partout) et l’apprenant,
- Stimulateur (de motivation à apprendre),
- Accompagnateur de projets de vie (des apprenants),
- Animateur de communautés (les apprenants, parents, tuteurs en entreprises,…).
Cette posture complexe « d’architecte de parcours » mise en œuvre par les MFR, nécessite des compétences nouvelles pour les formateurs et interroge donc la formation de ces derniers.
Ce point a ainsi donnée lieu à une réflexion avec l’ensemble des participants sur « les compétences des formateurs au XXIème siècle ».
D’autres bonnes pratiques autour du développement durable :
Mais au-delà, ce rassemblement a également été l’occasion de découvrir d’autres initiatives autour de la thématique.
Ainsi, la présentation de la plateforme « « Zéro-barrier » mise en œuvre par Discovia qui permet de repérer, valoriser, reconnaître, voire de certifier les compétences se rapproche de la logique de « développement durable des compétences des apprenants ».
Quant à la présentation de « La Rochelle, territoire zéro carbone » elle a permis de montrer que les questions de développement durable ne peuvent être appréhendées uniquement par le prisme de l’école ou de l’université.
Accompagner le changement vers une prise de conscience et des pratiques plus vertueuses ne peut se concevoir qu’avec une action multidimensionnelle (jeunesse, étudiants, entreprises, salariés, citoyens, élus, …) portée par l’ensemble des institutions et des collectivités du territoire.
Réfléchir au développement durable, une occasion de penser le complexe :
De l’école à la totalité des acteurs socio-économiques, le sujet du développement durable est transversal et impacte désormais l’ensemble des activités.
Mais les pratiques d’antan ne faisant plus recette, il n’est pas aisé de « faire du neuf avec du vieux ». La prise en compte du développement durable dans notre quotidien nous oblige donc à penser et agir autrement.
Ainsi, à l’heure où, pour l’ensemble des problématiques qui s’offrent à nous, les institutions peinent à « penser en dehors de la boîte » le concept de développement durable nous invite à adopter une posture innovante et pro-active.
Dans ce contexte, n’est-il pas offert à la société civile de “faire le pas de côté » et d’ouvrir de nouvelles perspectives face aux défis du XXIème siècle ?
Dis autrement, sur le sujet de la formation professionnelle et malgré les contraintes et injonctions normatives institutionnelles qui s’imposent à nous, quelle liberté d’action se donner pour inventer des pratiques pédagogiques alternatives au service des apprenants ?
Au-delà de l’exemple des MFR présenté, c’est ce à quoi cette “activité d’apprentissage entre pairs” voulait inciter.
Au niveau européen, cela constitue une noble mission pour le programme PRALINE.