Pour aller plus loin : incarner le mouvement

Le mouvement des MFR, c'est bien ce qui illustre ces projets, on est bien dans du mouvement : on crée des espaces, on repousse un peu les murs, on ouvre des portes et les gens ont la place pour pour agir et réfléchir.

Il y a plusieurs niveaux sur la prise de conscience de l’intérêt de ces échanges. Il y a beaucoup de choses que ça génère qui semblent aller dans tous les sens, comme par exemple se rendre compte de la diversité des opportunités et des formes d’engagement dans la manière dont certains pays accueillent les migrants et les réfugiés. Il y a vraiment différents niveaux :

  • depuis la simple prise de conscience, 
  • tout ce qui est de l’ordre de la transformation du métier, 
  • sa propre façon de d’envisager le métier donc les pédagogies 
  • jusqu’à des enjeux plus politiques de l’engagement des jeunes et dans leur capacité à essayer de porter un message au niveau du politique.

S’agissant des recommandations et des pistes pour un futur programme, les enjeux à approfondir peut-être un petit peu plus sont : comment on travaille la diversité ? 

Du point de vue des MFR, la diversité qui est quand même assez énorme dans les façons de gérer et de mettre en œuvre une éducation professionnelle dans les territoires, la question est : comment est-ce qu’on exploite cette diversité là et comment est-ce qu’on la rend plus visible vis-à-vis des autres pays européens ? 

Il y a une tension également entre le fait de partager à l’échelle européenne tout en partageant en France. Il y a quelque chose à réajuster, exploiter un petit peu plus la richesse des MFR en France serait intéressant aussi et donnerait peut-être plus facilement à voir ce qu’on peut changer.

Il y a toute une pédagogie de l’intelligence collective qu’on sent qui est de plus en plus forte dans le programme. A un stade un peu expérimental, il y a des méthodes qu’on teste.

Les aspects interculturels sont des éléments vraiment intéressants dans certains pays notamment sur les différences culturelles. Un exemple : l’Estonie par rapport à la Roumanie. Il y a eu une colonisation politique soviétique qu’on appelle le communisme en Roumanie ; ce qui a rendu les choses beaucoup plus dures aux gens, il y avait une défiance, une méfiance, une délation entre voisins qui fait que maintenant quand quelqu’un propose quelque chose, on s’en méfie, on se demande ce qu’il a en tête, pourquoi est-ce que il me demande ça. Tandis qu’en Estonie qui a eu la même colonisation, ceal ne s’est pas traduit de manière aussi forte, un mouvement de fond s’est toujours opposé à ce que demandaient de faire les Russes, quand quelqu’un propose quelque chose directement aujourd’hui, on le suit. Il y a une espèce de solidarité beaucoup plus forte. Ce sont des éléments culturels vraiment très forts, très puissants, ça serait intéressant de d’approfondir ces choses là.

Les MFR de Grand Est ont pris leur place dans la coordination du projet et dans le pilotage. Intermonde a coordonné l’évaluation mais ce n’est pas ce projet tout seul qui amène les changements. Depuis 3 à 4 ans, on s’est appuyé sur la gouvernance du réseau régional. A partir de ça, quand les administrateurs se sont exprimés, on a essayé de mettre en œuvre des choses qui partaient de leur parole et de leurs intentions. Il y a eu un accompagnement aussi sur la méthodologie qui était vraiment dédié à la gouvernance. L’idée était de voir comment définir une vision à long terme et surtout comment la suivre en tant qu’administrateur : comment leur vision politique était en train de se mettre en œuvre ?

L’atelier qu’on a testé en Estonie et en Islande permet d’avoir des outils d’animation pour définir une stratégie commune au service de la formation professionnelle et de l’éducation en général. Il y a quelque chose de collectif qui se cultive dans le temps. Ce qui se passe aujourd’hui, c’est le développement de l’intention d’un CA de MFR qui est parti il y a 15 ans en se disant qu’il faudrait que dans le territoire, on s’ouvre un peu plus avec des stages à l’étranger pour les jeunes de bac pro.  Cela donne après plusieurs années quelque chose qui irait vers cette ouverture et vers cette dynamisation du monde rural plus globales. C’est finalement la même idée qu’on cultive depuis 15 ans. Cette dynamique est en cours et on n’est même pas capable de de voir tout ce que produisent ces programmes. Ca fait des petits dont on n’a même pas connaissance et des fois on est surpris de voir que finalement ce qui s’est passé il y a 3 4 ans se cristallise d’un coup à un endroit ou à un autre sous différentes formes. La clé c’est qu’il faut prendre le temps et regarder au-delà des programmes.

_ Marc

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