La 3ème session de formation du programme « ApprEUnance » avait lieu du 6 au 10 mars à Sligo dans le nord-ouest de l’Irlande.
La thématique de l’apprentissage était au programme et la découverte de la politique Irlandaise en faveur de son développement a été éclairante.
Au-delà des aspects organisationnels (aides aux entreprises et apprentis) ce qui frappe est la volonté de multiplier les filières de formation par apprentissage et de permettre une large mixité des publics.
Par ailleurs, le taux d’encadrement et les moyens matériels (équipements des ateliers) semblent très importants. Ce dernier point n’est pas sans interroger la place laissée aux entreprises dans la formation. Sont-elles considérées uniquement comme des lieux de mise en pratique professionnelle ou bien comme de réels partenaires à la formation ?
Mais au-delà de questionnements somme toute assez classiques sur la mise en œuvre de l’apprentissage, un élément très en lien avec notre thématique de « l’apprenance » a suscité notre curiosité. Il s’agit du concept de « Universal Design for Learning » (UDL).
Universal Design for Learning
Selon le Higher Education Opportunity Act de 2008, le terme « design universel pour l’apprentissage » est un cadre pédagogique basé sur la recherche en sciences de l’éducation, y compris les neurosciences cognitives, qui guide le développement d’environnements d’apprentissages flexibles et d’espaces d’apprentissage pouvant s’adapter aux différences d’apprentissage individuelles.
Chaque enseignant doit répondre à un objectif lié au référentiel et à un groupe diversifié d’étudiants (qu’ils soient en classe ou à distance). Or, nous savons que nous apprenons d’une manière aussi unique que nos empreintes digitales sont uniques au monde. Ainsi, chaque groupe d’étudiants ne ressemble à aucun autre et avec l’UDL leurs besoins en matière de programmes seront conçus au départ pour répondre à cette diversité.
L’UDL est donc une approche du référentiel qui tente de minimiser les obstacles et maximise l’apprentissage pour tous les élèves. D’où le terme « universel ». Le programme peut être utilisé partout et compris par tous. Chaque apprenant dans une classe apporte son propre contexte, ses forces, ses besoins et intérêts. Le curriculum étant placé au service de l’apprenant (et non comme une contrainte à suivre à la lettre).
L’UDL s’autorise la flexibilité des programmes et se centre sur des objectifs d’apprentissage, des méthodes, des matériels et des évaluations qui permettent de répondre à ces questions :
· Quel est l’objectif pédagogique ?
· Qu’est-ce que je veux que mes élèves apprennent, fassent et se soucient ?
· Quels obstacles (barrières) pourraient interférer avec mes étudiants pour atteindre ces objectifs ?
Pour éliminer les obstacles à l’apprentissage, il y a lieu d’agir sur les trois principes (représentation, action/expression, et engagement) de l’UDL (voir schéma).
Concrètement, il s’agit de :
· Mettre à disposition contenu actuel et information dans plusieurs médias et des supports variés.
· Utiliser des graphiques et des animations.
· Mettre en évidence les fonctionnalités essentielles.
· Activer les connaissances de base et soutenir le vocabulaire afin que les étudiants puissent acquérir les connaissances enseignées.
· Fournir des moyens multiples d’action et d’expression.
· Donner aux élèves beaucoup d’options pour exprimer ce qu’ils savent et fournir des modèles, des commentaires et des supports pour leurs différents niveaux de compétences.
· Proposer plusieurs moyens d’engagement.
· Donner aux étudiants des choix pour stimuler leurs intérêts et leur autonomie,
· Autorise à risquer des erreurs et apprendre d’elles.
Pour conclure, il nous semble que la découverte de ce concept mis en avant en Irlande nourrit la réflexion mener au sein des partenaires sur la logique « d’apprenance » en formation par alternance.