Cet article a été pensé et rédigé par Gordon Iulia, expert en décentralisation rurale au gal Napoca de Cluj [Roumanie]
La MFR Vigneulles dans la Meuse, région Grand-Est, a commencé son activité en 1965, étant créée par trois agriculteurs de la région qui avaient besoin d’une main-d’œuvre bien formée dans le domaine. Il y a actuellement 24 personnes dans le conseil d’administration, y compris les entraîneurs et les parents. Le nombre total d’élèves est de 232. Cette école prépare les jeunes à devenir agriculteurs, mais pas seulement, il y a aussi des gens qui apprennent à réparer des machines agricoles.
Les infrastructures scolaires ayant besoin d’être améliorées pour répondre aux besoins des acteurs locaux, l’école a répondu à l’appel à projets lancé par l’État français en 2014, obtenant ainsi un financement de 4 200 000 euros, des fonds reçus de l’État, du conseil régional, de la conseil municipal et sa propre contribution. Avec cet argent, ils ont réussi à rénover ou à construire de nouveaux bâtiments, qui servent désormais de : dortoirs pour les étudiants, cantine, salles de classe, etc. Pour que ce projet soit financé, il fallait remplir certaines conditions telles que : cofinancement, soutien politique, soutien des professionnels de la région, innovation du projet, cohérence du projet.
De plus, au sein de cette MFR, différentes entreprises ont la possibilité d’organiser des sessions de formation pour les employés de la MFR, leurs propres employés et pour les étudiants qui souhaitent y participer. L’expérience a été encore plus authentique car nous avons eu l’occasion de voir et d’échanger avec les étudiants exactement comment se déroule la formation théorique et pratique dans cette MFR. Nous avons eu l’occasion de rendre visite aux étudiants lors des cours de formation théorique, mais aussi lors des cours pratiques, organisés dans l’atelier de mécanique de l’école. Ces étudiants ont pu nous confirmer, de leur point de vue, qu’une formation dans une école MFR leur offre la possibilité de trouver un emploi dans la région après l’obtention de leur diplôme.
En deuxième partie de journée nous avons eu l’occasion de discuter avec un représentant de l’association CaréMeuse. Il s’agit d’une association qui cherche à faciliter la rencontre entre les entreprises, les acteurs locaux et les personnes étudiant dans un certain domaine d’intérêt pour la région. Le but de cette association est d’échanger avec les entreprises et de connaître leurs besoins liés aux compétences des futurs salariés, en transmettant ces besoins aux écoles professionnelles, mais pas seulement, en étant aussi des facilitateurs de formations professionnelles. Malheureusement, l’offre du marché du travail dans la région est faible, car souvent les personnes qui quittent la région pour suivre des formations dans d’autres régions ne reviennent pas, car elles considèrent qu’elles n’ont pas d’opportunités d’emploi dans cette région, ce qui conduit à déclin dans la région de la Meuse. De ce fait, l’association a du mal à trouver des solutions pour inciter les jeunes à trouver des emplois dans la région, qu’ils puissent avoir un avenir chez eux et qu’il n’y ait pas besoin de chercher des emplois dans d’autres régions. Pour faciliter cela, les personnes de l’association dialoguent en permanence avec les entreprises, essaient de connaître leurs besoins, mais aussi d’apprendre aux jeunes à avoir l’esprit d’entreprendre et de leadership. Pour réussir à faire tout cela, CaréMeuse essaie de donner la parole aux professionnels, pour les aider à attirer des salariés, travaille avec 8 pôles professionnels, qui regroupent 70 professionnels et 350 étudiants de 13-14 ans. Ils ont 3 stratégies de travail concernant l’inclusion de toutes les personnes sur le territoire : la numérisation, la protection de l’environnement et l’inclusion par des activités et des opportunités d’emploi, organisant ainsi des événements pour faciliter la rencontre entre les entreprises et les futurs employés.
Enfin, la journée s’est terminée par une rencontre avec la directrice territoriale des MFR, Christelle Billard. Elle nous a présenté un projet à travers lequel ils veulent favoriser l’insertion des chômeurs sur le marché du travail. Ce projet vise à produire des légumes bio, qui serviront à préparer des repas dans les MFR, les écoles publiques, mais aussi à vendre dans une boutique et un restaurant solidaire. Ils ont reçu de la direction de Verdaine 1,5 ha de terrain pour la culture de ces légumes bio. De ce projet est née l’association « Culture de l’insertion », à travers elle les chômeurs ont la chance d’apprendre ce qu’est un métier et de bénéficier de formations sur le terrain. Également à travers ce projet, les citoyens essaient de se renseigner sur l’importance des légumes biologiques dans l’alimentation et sur l’importance de soutenir les producteurs locaux, le principe utilisé étant celui de l’achat direct auprès du producteur (chaîne courte). Les emplois que propose cette association sont à temps partiel (25h/semaine), mais ils permettent néanmoins d’introduire de nombreuses personnes sur le marché du travail. Au cours des 3 prochaines années, ils souhaitent augmenter leur capacité de production à 9 ha et attirer autant de MFR dans le projet qu’ils n’en ont réussi actuellement, car le projet a été lancé par 3 de ces écoles, mais en cours de route d’autres MFR l’ont rejoint.
En conclusion, on peut dire que ces visites nous ont permis de mieux appréhender les défis auxquels la Meuse est confrontée, ces situations se retrouvent dans de nombreuses zones rurales d’Europe, et la manière dont elles tentent d’y faire face et trouve des solutions. Ils devraient être un exemple de la façon dont nous pouvons trouver des solutions en invitant tous les secteurs qui sont directement touchés par les problèmes à des discussions, et trouver une solution à long terme pour aider nos territoires à grandir et à s’épanouir